Origine du mot « soutien-gorge »
Le terme « soutien-gorge » est un mot bien ancré dans le langage courant, mais son origine soulève régulièrement des interrogations. Pourquoi appelle-t-on un soutien-gorge ainsi ? Pour le comprendre, il faut remonter aux racines historiques et linguistiques de ce vêtement devenu incontournable dans la garde-robe féminine.
Les premières formes de soutien de la poitrine
Bien avant l’apparition du terme « soutien-gorge », les femmes utilisaient différents dispositifs pour soutenir leur poitrine. Dans l’Antiquité, les Grecques portaient des apodesmes, sortes de bandeaux de tissu noués autour de la poitrine. Les Romaines utilisaient quant à elles des strophium ou mamillare. Ces vêtements rudimentaires précédaient de loin le corset, apparu au XVIe siècle.
Le déclin du corset et l’essor du soutien-gorge
Au début du XXe siècle, le corset commence à perdre en popularité. Inconfortable et contraignant, il laisse peu à peu place à un sous-vêtement plus léger, épousant mieux les formes naturelles du corps féminin : le soutien-gorge.
Cette transformation s’inscrit aussi dans un contexte social : les femmes gagnent en autonomie, et cherchent plus de liberté de mouvement et de confort au quotidien.
La naissance du terme « soutien-gorge »
Le mot « soutien-gorge » est officiellement adopté en France dans les années 1900. C’est en 1904 que le terme apparaît pour la première fois dans un catalogue de vente par correspondance du grand magasin Le Printemps. À cette époque, il désigne littéralement un dispositif destiné à soutenir la poitrine.
Décomposé, le mot se compose de :
- « Soutien » : du verbe soutenir, qui signifie maintenir, porter, ou supporter.
- « Gorge » : un ancien terme utilisé pour désigner la poitrine ou le décolleté féminin.
Ainsi, « soutien-gorge » signifie donc « ce qui soutient la gorge », selon une manière de parler qui associe alors le mot « gorge » à la poitrine féminine.
Pourquoi utilise-t-on toujours ce mot aujourd’hui ?
Bien que le mot puisse sembler désuet ou décalé au regard de son étymologie, il est resté d’usage courant en France. Son emploi est devenu universel et traverse les décennies sans que personne n’y prête réellement attention.
Voici pourquoi le terme « soutien-gorge » perdure :
- Usage lexical bien ancré : Il est facilement reconnu et compris par tous.
- Simplicité sémantique : Le terme décrit précisément la fonction du produit.
- Absence de meilleur synonyme : Aucun autre mot n’a réussi à s’imposer pour remplacer le terme dans l’usage courant.
Les équivalents dans d’autres langues
Il est intéressant de noter que dans d’autres langues, le soutien-gorge est désigné par des termes différents, souvent issus de l’anglais :
- Anglais : Bra (abréviation de brassiere, terme français à l’origine)
- Espagnol : Sujetador (de sujetar, qui signifie tenir ou fixer)
- Allemand : Büstenhalter (littéralement « support pour le buste »)
- Italien : Reggiseno (de reggere, « tenir », et seno, « sein »)
Cela montre bien que chaque langue a intégré ce vêtement selon sa culture et son lexique propre, tout en conservant l’idée essentielle de « soutenir ».
un mot qui raconte une histoire
Appelé ainsi pour sa fonction première, le soutien-gorge est bien plus qu’un simple sous-vêtement. Son nom français nous plonge dans l’histoire de l’évolution sociale, de la mode et du langage. Originaire du besoin de libération et de confort féminin, il reflète aussi la manière dont chaque époque a envisagé le rapport au corps et à l’expression de la féminité.
Voilà pourquoi on appelle un soutien-gorge… un soutien-gorge.
FAQ : Questions fréquentes sur le mot « soutien-gorge »
- D’où vient le mot « soutien-gorge » ?
Il provient du français et est apparu au début du XXe siècle. Il signifie littéralement « ce qui soutient la gorge », la gorge désignant alors la poitrine. - Pourquoi ne dit-on pas « soutien-poitrine » ?
Le terme « gorge » était utilisé historiquement pour désigner la poitrine féminine. « Soutien-poitrine » n’a jamais été popularisé. - Qui a inventé le soutien-gorge ?
Plusieurs brevets ont été déposés entre 1889 et 1914, dont celui de Herminie Cadolle, qui est souvent créditée comme inventrice du premier soutien-gorge moderne.
À travers ce mot, c’est donc toute une histoire linguistique, culturelle et vestimentaire que l’on saisit, témoignant de l’évolution du rapport au corps féminin au fil du temps.